BOUALEM TIAB :
«Le titre de champion n'est plus inaccessible pour la JSMB»La JSMB qui s'érige en club professionnel,peut-on dire aujourd'hui que c'est officiel ?Oui on peut le dire puisque tous les documents administratifs requis par une telle opération ont été obtenus et ont été déposés au siège de la FAF. C'est un vieux rêve qui se réalise car je ne vous cache pas que cela fait plusieurs années que je défendais l'idée selon laquelle il fallait mettre de l'ordre dans le football algérien où on vivait une situation des plus flous avec des clubs qui brassent de l'argent, des joueurs qui gagnent leur vie en jouant au football le tout dans un esprit amateur et les textes qui vont avec. On avait l'impression que l'on jouait aux hypocrites et je comprends que le gens pointent du doigt un monde où tout était loin d'être clair.
On dit que vous êtes le principal actionnaire de cette nouvelle société sportive ?Dire de moi que je suis actionnaire, ce n'est pas vrai puisque c'est la société que je gère avec mes frères, la SCS, qui l'est à hauteur de
25% du capital. Il y a, également, Sofiane Haddad, à 25%, la Famille Batouche, avec les deux cousins Ramdane et Youcef, à hauteur de 22%, ainsi que Zoubir Mehelleb dont on augmentera les parts à 10% incessamment en baisant celles de la JSMB qui sont aujourd'hui à 28%.
Maintenant pour ce qui est de mon élection à la présidence du Conseil d'administration elle est intervenue au cours de la première réunion
de celle-ci et j'en suis tout honoré. Je ferai tout pour être à la hauteur de la confiance qui a été placée en moi.
Pensez-vous qu'avec ces nouvelles données le football algérien va entrer dans une ère où il y aura plus clarté ?Plus de clarté en quoi ? Sur le plan financier ? C'est mon voeu le plus cher. Il faut qu'on en finisse avec toutes ces histoires d'argent qui circule de main en main qui nous ont fait tellement de tort, à celles de sachets en plastique noir qui servaient à transporter de grosses sommes d'argent, à toutes ces transactions qui se faisaient
en secret et qui nuisaient à la bonne marche du football.
Aujourd'hui, il est question de registre de commerce, de notaire, de sociétés commerciales, de sécurité sociale, de fonds de retraite, d'impôts et de transactions par chèques. Ce qu'il faudrait c'est que l'Etat fasse un autre geste dans le cadre du lancement du professionnalisme.
De quel geste parlez-vous ?Je vous cite l'exemple de la JSM Béjaïa où le salaire moyen d'un joueur tourne autour de 400 000 dinars mensuels. Les charges patronales sur un tel salaire sont de l'ordre de 31 %. C'est trop, beaucoup trop. A mon avis ce serait bien que ces charges soient revues un peu plus à la baisse de manière à ce que les clubs puissent s'organiser.
Le staff administratif du club est-il en place ?A 90%. Il nous reste à pourvoir le poste du responsable de la communication ce qui devrait intervenir incessamment.
Quel rôle va tenir Hakim Meddane dans cet organigramme ?Ce sera le directeur général de la JSMB ou si vous voulez en terme plus sportif, le manager général. Je peux vous certifier que le club tient en lui un grand bonhomme.
Mon regret c'est de ne pas l'avoir contacté il y a de cela quelques années. La JSMB aurait encore plus grandi. J'ai découvert en lui un homme avec un grand H, quelqu'un d'extrêmement compétent. Je peux vous certifier que c'est lui qui a été derrière tous les recrutements que la JSMB vient d'effectuer. Il a, surtout, contribué à poser les jalons du professionnalisme à la JSMB. Il a été d'un grand apport à notre commissaire aux comptes, M. Baba Aïssa, dans la dernière semaine lorsqu'il fallait élaborer les statuts de la société par actions. Il n'y a pas à dire, Hakim Meddane est un vrai professionnel. Il sera la cheville ouvrière de notre club,celui par qui passeront les plus grandes décisions.
Comment cela se passe-il avec l'entraîneur de l'équipe, Djamel Menad ?D'une manière absolument parfaite. Ce sont deux grands amis et en plus de cela ce sont de vrais professionnels. Chacun, dans son domaine, saura, j'en suis sur, amener le plus que cherchait la JSMB depuis des années.
Comme vous devez certainement le savoir la FAF est à la recherche d'un entraîneur pour seconder Rabah Saâdane dans le staff technique de l'équipe nationale. Parmi les noms cités il y a celui de Menad, votre entraîneur. Si cela venait à se concrétiser, quelle serait votre réaction ?C'est d'abord à Menad qu'il faudrait poser cette question pour qu'il vous dise quelle sera sa position dans le cas où on le contacterait. Pour ce qui est de notre part, nous savons qu'il s'agit de l'équipe nationale et de ses intérêts.
Nous ne pouvons être que derrière elle. Si jamais la FAF venait à contacter Menad, la décision lui appartiendra tout en sachant que nous ne ferons aucune opposition dans la mesure où il s'agit de l'équipe nationale. Nous serions peinés de perdre un tel entraîneur mais on ne pourra rien y faire si tel sera son voeu.
La JSMB s'est fait remarquer par une très grande activité durant la période des transferts. Peut-on dire au jour d'aujourd'hui que ce recrutement est clos en ce qui concerne le club béjaoui ?Il l'est. Nous avons, je pense, répondu aux voeux de notre entraîneur en recrutant les joueurs qu'ils voulaient pour tel ou tel poste. Tous les joueurs sont maintenant sous ses ordres avec même un gardien de but supplémentaire. Il s'agit d'un émigré qui est venu chez nous en dernière minute. Menad a décidé de l'emmener avec le groupe en Tunisie pour voir ce qu'il vaut. A leur retour en Algérie on saura ce qu'il pense de cet élément. Le retour vers Béjaïa est programmé
pour le début du mois d'août. Avant le début du championnat, il restera beaucoup de temps à combler. Du temps à combler mais pas du temps libre. Ce sera une période grande activité pour la JSMB. Conformément aux instructions de notre entraîneur, l'équipe aura un bon nombre de matches amicaux à disputer, au moins une dizaine.
Nous sommes sur le projet d'organisation d'un tournoi à quatre en hommage au regretté Lahmar. Menad veut entamer la championnat avec des joueurs très bien
rodés et en forme. Il n'a pas envie que la JSMB connaisse la même mésaventure que la saison dernière lorsqu'elle avait perdu presque tous ses premiers matches. C'est en début de saison que peut se gagner un championnat ou une place qualificative à une compétition internationale.
Vous parlez de titre, cela veut-il dire que c'est l'objectif assigné à Menad ?L'objectif qui lui est assigné est de classer la JSMB à la meilleure place possible. Vous faites allusion au titre de champion d'Algérie, pourquoi pas ? La JSMB fait désormais partie des clubs capables de le remporter. Cela ne se fera peut être pas la saison prochaine mais je reste persuadé qu'elle atteindra un jour cet objectif et ce jour n'est pas aussi loin que pourrez le croire. Le titre de champion n'est plus inaccessible pour notre club.
Il reste que la JSMB est un club qui continue à présenter une équipe extrêmement vieillissante.Nous sommes forcés d'agir de la sorte parce que la formation n'a pas été un créneau que nous avons bien occupé. Avec le professionnalisme, les choses sont obligées
d'évoluer d'autant que l'Etat va nous aider pour avoir notre centre de formation.
Il faut que la JSMB redevienne ce qu'elle a toujours été à savoir un club formateur. Nous continuerons à renforcer l'équipe par des éléments de valeur mais il faudra dans un avenir qui ne sera pas très lointain compter sur nos jeunes, ceux issus de notre centre de formation. Pour l'instant tout n'est que projet notamment une assiette de terrain dont la JSMB pourrait bénéficier du côté de Souk El Tenine. Il s'agit d'un autre de mes rêves et le jour où je quitterai le club je saurais que le laisserais avec des installations dignes d'un vrai club professionnel.
Du fait de changement de statut, la JSMB ne risque-t-elle pas de perdre ses sponsors ?Non tous nos sponsors sont avec nous et continuent à parrainer notre club. A titre d'exemple sachez que les responsables de la firme Cevital nous sont assuré de leur soutien et nous ont fait savoir qu'ils seront toujours à nos côtés.
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